C'est trop injuste

Cela fait bien longtemps que je n'ai pas donné de nouvelles. Cà va bien. J'ai traversé des moments difficiles mais j'ai repris le dessus grâce aux vacances de Noël qui m'ont permis de bien recharger les batteries.

En décembre, j'ai fait FIV 2 bis. Celle-ci a également été un échec puisqu'il n'y a pas eu de ponction. En fait il y avait un follicule à 22 donc trop mûre, deux biens de 17 et 18 et un de 14 la veille du déclenchement. Echaudée par la ponction blanche précédente, j'ai demandé s'il fallait déclencher. L'infirmière disait qu'il y aurait déclenchement et puis, le jour J, après une ultime prise de sang gygy pma a dit que mes craintes étaient justifiées et qu'elle préférait arrêter tout plutôt que de gâcher nos chances. Je n'ai pas compris pourquoi on n'avait pas transformé cette tentative en IAC puisqu'il y avait 2 voir 3 follicules. J'ai demandé à l'infirmière mais elle m'a dit que le docteur ne l'avait pas évoqué. Parfois je me dis que j'ai peut-être eu tort de dire çà. Peut-être que ces 3 follicules auraient donné de beaux embryons et de beaux bébés. Et puis parfois quand je repense au traumatisme qu'a été la ponction blanche je me dis que j'ai bien fait.

Pourtant, lors de l'écho de contrôle de blocage, l'echographiste m'avait dit qu'elle voyait beaucoup de point sur l'ovaire droit ce qui laissait supposer une bonne récolte si la stim avait marché. Lors de la première échographie de contrôle de stim, par contre elle a vu une image sur l'ovaire droit et m'a demandé si on m'avait déjà parlé d'endométriose. Alors là çà me fait flipper si je commence à avoir de l'endométriose...

Elle m'a dit que si on ne m'en avait jamais parlé çà ne devait pas être çà mais je flippe un peu d'autant que sa collègue avait vu plein de point. Elle avait pensé à des follicules mais si c'était de l'endométriose...

Un peu flippant tout çà. J'essaye de ne pas y penser et de voir mais c'est pas simple.

Après cette échec j'avais peur qu'il n'y ait plus de tentative. Et puis gygy a proposé une nouvelle tentative. Je pouvais enchaîner de suite mais avec les fêtes et le moral bas j'ai eu envie de partir, de m'évader et de recommencer le cycle après. Je devrais donc commencer le traitement fin janvier avec une demi ampoule de décapeptyl au lieu d'une à partir de la stimulation pour que les ovaires soit moins bloqué et 375 UI de Ménopur. J'espère de tout coeur que cela va marcher.

Mes ovaires ne répondent plus au traitement. L'infirmière m'a dit que j'avais commencé avec des doses faibles de Ménopur à 150 UI et qu'il est possible qu'il faille plus dès le départ. Cette tentative je l'ai commencé à 150 UI et fini à 300 UI alors je sais pas. Pourvu que çà soit çà et que çà fonctionne. Pourtant, après la ponction blanche gygy m'avait fait faire un dosage de mon amh et m'avait dit que celui-ci était tout à fait satisfaisant. 

Je ne sais plus quoi penser. 

Bref il faut attendre pour savoir. J'espère que la prochaine sera la bonne.

En attendant, j'aimerais beaucoup aller voir un magnétiseur. Si quelqu'un en connaît un sérieux sur Paris je veux bien ses coordonnées.

J'essaie tant bien que mal de reprendre le dessus. Je passe par des moments euphoriques et par des moments de déprime qui sont plus nombreux. Je crois que le stress de ne pas savoir si cela va remarcher au niveau ovulatoire est le plus dur à gérer. On a rendez-vous mardi prochain avec la gygy pma on verra ce qu'elle va nous dire. 

Hier, ma chef a profité d'une réunion où nous étions tous là pour nous annoncer qu'elle est enceinte de trois mois. Cela a été vraiment dur de faire bonne figure après cette annonce.Je n'ai pas réussi à la féliciter. J'ai malgré tout réussi à retenir mes larmes. J'aurais voulu à ce moment m'isoler et pleurer cette colère de ne pas pouvoir moi aussi avoir la chance inouïe de dire à tout le monde ces quelques mots précieux "je suis enceinte". Pourquoi ce bonheur m'est-il refusé?

Pour nous ce n'est que galères sur galères alors que pour d'autres c'est tellement simple. 

Elle sait par quoi je passe et par quoi passe une de mes collègues aussi en pma alors j'imagine que pour elle celà a été plus délicat. Elle a conclu en disant qu'elle espérait que celà lancerait le début d'une grande série de bébés dans le service. J'apprécie ce petit clin d'oeil même si ceux qui ne savent pas vont se poser des questions...

Je sais que ce n'est pas bien mais je ne peux pas m'empêcher d'être envieuse. Je m'imagine à sa place et espère l'être bientôt. Je ne suis pas très fière de moi. Je pense que je vais être de moins en moins présente au bureau au fur et à mesure que cette grossesse va se voir (je suis plutôt indépendante et peut bosser de chez moi). Cela sera trop dur de voir le reflet de ce qu'il ne m'est pas donné. 

J'aimerais tellement connaître le bonheur de donner la vie. 

L'amp nous poursuit jusqu'en Australie : 

Vendredi je crois que j'ai fait une fausse couche. Je n'en suis pas sûre à 100% étant donné que je n'ai pas fait de test mais disons à 95%.

Depuis la précédente fausse couche c'est à dire 10 semaines, je n'avais pas eu mes règles. Il y a trois semaines, j'avais fait une écho chez ma gygy qui m'avait dit qu'il y avait un follicule et que l'utérus était fin comme si j'étais en début de cycle. Or, j'avais juste une un spotting une semaine et demi avant l'écho. Je pense donc que j'ai dû ovuler il y a deux ou trois semaines. Je ne sais pas trop. 

En tout cas, vendredi au travail, je me suis mise à ressentir des contractions comme je n'en avais jamais ressenties. Je me cramponnais au bureau. Cela a duré une heure et puis plus rien. Je me suis dit "chic enfin le retour de couche mais j'ai l'impression que çà va être violent".

Je suis rentrée chez moi, j'ai pris une douche et commencé à perdre du sang et des caillots comme d'habitude. Puis est tombé quelque chose que je me suis empressé de ramasser. Cela ne ressemblait pas trop à l'oeuf que j'avais expulsé la dernière fois mais il avait je pense 3 semaine de moins. Cela ressemblait à une amande de 2 cm de long environ mais un peu plus gonflée. Elle était recouverte d'une peau transparente à travers laquelle on pouvait voir une sorte d'agglomérat de sang, de vaisseaux (désolée pour les détails). Je pense qu'il s'agissait d'une poche embryonnaire. Je n'en ai pas la certitude mais qu'est-ce que cela serait autrement?

En principe on perd de la muqueuse, des caillots, du sang mais pas quelque chose comme çà de dur. 

J'étais, sur le coup, totalement bouche bée. Je ne savais quoi penser, quoi ressentir.

De la peine? sans certitude je ne savais pas trop.

De la joie d'avoir réussit à concevoir naturellement? difficile aussi.

J'ai téléphoné à chéri qui était plutôt content car pour lui çà voulait dire qu'on pouvait y arriver naturellement...

Je suis restée sur cette note toute la soirée, d'autant qu'une copine venait manger avec nous.

Et puis, hier, j'ai réalisé et là çà a été la chute. Réalisé que oui certes on avait réussi à concevoir sans l'aide de la médecine mais que ce petit embryon ne s'était pas accroché plus de deux ou trois semaines. J'ai donc repensé à l'adénomyose. Puis je me consolais en me disant que le premier, lui, avait très bien tenu. Beaucoup de questions, d'interrogations, de peurs se bousculaient dans mon esprit. 

Une autre partie de moi était heureuse d'avoir réussi mais la tristesse d'être encore une fois passés de près à côté du bonheur reprenait le dessus.

Chéri, lui, fidèle à lui-même a encore eu un comportement très nul. La première fausse couche souvenez-vous il m'avait accusé d'être responsable. Cette fois-ci, il me dit que de toute façon je suis hypocondriaque et que si çà se trouve je n'ai pas fait de fausse couche qu'il faut d'abord demander à gygy. Je suis d'accord sur le fait que je n'y connais rien aux fausses couches et heureusement mais je connais mon corps, je connais mes règles depuis 20 ans que j'en ai. Je sais un peu comment cela se passe.

Alors en ce moment je suis en colère. En colère qu'il ne me soutienne jamais, qu'il n'essaie jamais de me comprendre, de savoir ce qu'on peut ressentir face à une fausse couche car nous on le vit mentalement mais aussi physiquement. Les contractions, la perte de l'oeuf... 

Il pense que tout cela est facile? que je suis une femme donc que je peux tout encaisser, tout voir? Je ne regrette qu'une chose dans cette histoire c'est de ne pas avoir gardé l'oeuf pour qu'il soit aussi confronté à çà, traumatisé comme moi je le suis. Et là peut-être m'aurait-il crû plutôt que de dire que je n'en sais rien et qu'au pire c'est plutôt bon signe.

Bon signe je ne dis pas forcément le contraire mais c'est dur de subir tout çà physiquement... 

Juste un petit mot de l'aéroport où nous allons nous envoler pour d'autres horizons. A nous la Floride, les margarita et les plages de sable fin. A bientôt!